La numérologie et la science des lettres et
l’utilisation mystique des Noms Divins selon la Tariqa Tidjaniya
Nous constatons nous aussi que trop de disciples nous
contactent encore dans le but de recevoir un Nom Suprême caché ou d’autres
secrets mystiques qui leur ouvriront l’accès aux biens éphémères de ce monde.
Certains Mouqadem trahissent leurs pactes en se laissant entraîner dans ces
domaines qui non seulement n'ont aucun lien avec l'enseignement de la voie,
mais pire, détournent ceux qui s'y adonnent du véritable cheminement. À travers
ce genre de sciences, les postulants recherchent des Noms cachés ou d'autres
évocations particulières qui leur permettraient d'accéder à certaines
particularités et certains en font même un métier. Quelle perte de temps plus
évidente que celle-là !
Certes, le cheminement spirituel que Seïdina Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) reçut du Prophète (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui) n’a rien à voir avec ces activités. Seïdina
(qu’Allah sanctifie son précieux secret) avait eu accès à cette science avant
d’obtenir le dépôt de la Tariqa, mais ensuite, il se détourna entièrement de
tels agissements, conformément aux recommandations prophétiques à son égard.
Parmi les conseils que le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) fit transmettre à Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret), il y a : « Ne convoite aucune chose, et ne
fournit aucun effort dans l’aspiration d’acquérir quelque chose, mais consacre
tes efforts dans l’adoration et l’opposition aux désirs de l’âme (Nefs), car
l’aspiration et l’effort ne doivent être qu’en vue de l’adoration et de
l’opposition aux désirs de l’âme. Toute autre aspiration, convoitée par l’homme
au travers de l’adoration, retarde l’Ouverture. Dis-lui que cela retarde
l’Ouverture, dis-lui que cela retarde l’Ouverture, dis-lui que cela empêche
l’Ouverture et répète-le-lui trois fois. » Puis il dit : « Occupe-toi d’être au
service de Ton Maître dans ce qu’Il t’a ordonné en étant entièrement dépouillé
de toute convoitise, mais seulement afin d’Exalter Allah, de Le Magnifier, de
Le Louer et Le Sanctifier autant qu’Il le mérite, que ce soit cela qui régit
ton vouloir et l’ensemble de tes aspirations. »
Le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur
lui) lui a dit aussi : « les Hommes qui désirent la Connaissance et l’accès à
la Manifestation, s’ils se retrouvent face à Lui, ils n’attendent rien d’autre
et ils ne placent rien d’autre avec Lui dans leur cœur qui pourrait de la sorte
changer de l’Un pour l’autre, mais c’est par Lui qu’ils accèdent à Lui et ils
n’implorent que l’aspiration et le soutien pour Son Amour, et ils L’implorent
dans l’absolution et la préservation pour leur sommeil et leur éveil, pour leur
manger et leur boire, et ils adorent Allah en toute sincérité. Ils n’attendent
de Lui que l’exécution de Sa seule Décision et ils n’implorent que Sa
sauvegarde de par le sens des termes utilisés par lesquels ils glorifient leur
Maître. Ils ne convoitent par Son adoration rien d’autre que d’honorer Son
Noble Visage et ils persistent dans cette attitude jusqu’à ce qu’une lumière se
répande sur eux depuis leur cœur et qu’ils ne contemplent absolument plus rien
qu’à travers elle, au point que s’ils se remémorent un aspect exotérique de la
Loi tel qu’ils le concevaient avant l’obtention de cette lumière, ils
constatent que c’est comme comparer une vision en pleine nuit par rapport à
celle en plein jour. »
Certes, la science des lettres est une science vénérable
mais elle s’acquiert par un don particulier et personnel, elle a ni à être
recherchée, ni à être enseignée aux communs des gens.
Le célèbre Connaissant Mouhiydine ibn ‘Arabi (qu’Allah
l’agrée) a dit : « La science des « lettres » est une science noble parmi les
sciences qui s’acquièrent par don. Il est blâmable d’en faire l’objet de
préoccupation dans les domaines spirituels ou temporels. En somme, ces sciences
qui s’acquièrent par don, sont toutes louables quelque soit leur objet. Mais il
est blâmable de les rechercher. Seul l’ignorant cherche à les acquérir et seul
l’ignorant les conteste. Admets-les : tu seras sauvé. »
Par conséquent, la préoccupation qu’engendre ce genre
d’activité est une source certaine de déviation par rapport à l’enseignement de
cette noble voie prophétique et une cause incontestable nous coupant d’Allah. À
tel point, qu’à cause de l’emprise dans cette discipline, ce qui a toujours été
considéré comme primordial par Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son
précieux secret) et ses compagnons est devenu dérisoire et banal. Ainsi, on
constate que la pratique convenable des oraisons essentielles de la Tariqa,
l’intérêt porté à la prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui) par la Salat Fatihi, le respect des conditions et l’assiduité à
préserver ses prières en groupe, tout cela est négligé au profit de la
convoitise dans l’acquisition de formules d’évocations non essentielles,
soi-disant rares et mystérieuses qui non seulement n’apportent que très peu
sinon rien mais en plus fait perdre beaucoup.
Le célèbre érudit et Connaissant Hajj Malick Sy, évoquant
les propos de Cheikh Zarrouq sur le comble des malheurs qui affectent les
dévots et les jurisconsultes, il a cité entre autres : « …Parmi les choses que
l’on déplore le plus, relativement à cette question, figure l’attachement
exagéré aux sciences traitant des secrets spirituels véhiculés par des lettres
et des Noms de Dieu, entre autres. Ce sont des sciences que l’on acquiert par
un don et par une Ouverture mystique, que seuls les spécialistes ont abordé
pour aider ceux qui jouissent d’une certaine Ouverture (Fath) et édifier ceux
qui pratiquent la Haqiqa. Mais nous n’avons jamais vu ni entendu dire que leur
simple utilisation permet d’en faire bénéficier aux autres. » (Kifaya
ar-raghibin - trad. Hajj Ravane Mbaye)
Voici d’ailleurs, sur ce sujet, ce qu’en ont dit d’autres
grands savants et références de cette Tariqa Tidjaniya :
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) a dit dans le
Boughiyat : « La source de l’éducation et de la purification intérieure dans
notre voie-ci Mohamediya vient de l’accomplissement du Ouird de base connu sans
lequel n’est pas valide l’entrée dans la voie qu’il soit parmi les élites ou le
commun avec ce qui s’y rattache comme oraisons essentielles et qui sont la
Wadhifa et le dhikr du Heïlala le vendredi après le ‘Asar. En préservant tout
cela selon leurs conditions et avec l’Adeb requis ce qui est le summum du bien
et l’aboutissement de la perfection. La plus grande et la plus immense de ses
conditions, c’est la préservation des cinq prières dans le cadre des
convenances tracées par la Loi à son sujet autant que possible, en se
perfectionnant dans ses conditions, son Adeb et en tout ce qui a trait à ses
piliers. Ensuite, c’est de combler son temps, autant que faire se peut, par la
prière sur le Prophète (spécialement avec Salat Fatihi) […]. C’est cela la voie
de Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) qu’il a
parcourue et qui lui a été ordonné de faire parcourir par le maître de
l’existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), source de
l’irrigation et de la bienveillance. »
Il a dit aussi : « Tous ceux qui font partie de cette Tariqa
et qui dirigent les autres membres de cette Tariqa vers autre que Salat Fatihi,
c’est qu’ils veulent égarer ou qu’eux-mêmes ont été dupés. »
Sidi Ahmed Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) a dit dans Jouniyat
Montaseb : « La Tariqa Mohamediya que reçu Seïdina Ahmed Tijani (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) directement du Prophète (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui) à l’état de veille et non en songe, c’est ce que
transmette les Mouqadem détenteur de l’autorisation, à ceux qui la leur
demande, avec ses piliers établis et ses conditions connues et il n’y a rien à
rajouter à ses oraisons essentielles après l’accomplissement des obligations
dont nous sommes responsables, et tout autre rajout ne fait pas partie de la
Tariqa. Tout ce qui se rajoute à cela est un surplus dont ceux qui sont avides
d’actes de biens saisissent l’occasion d’acquérir.
Or, il y a des surplus qui précipitent leurs auteurs dans la
perte soit en ce monde, soit en l’autre selon le degré d’implication de celui
qui se plonge dans cette faute. Et cela nous l’avons affirmé et répété à
plusieurs occasions afin que tout le monde puisse identifier que celui qui
resplendit dans ce domaine n’a rien à voir en rien avec la Tariqa. En effet,
les gens ont propagé beaucoup de rumeurs au sujet de cette Tariqa et cela par
le concours de Mouqadem ignorants et de disciples sans sincérité jusqu’au point
où ce fut à cause de ces rumeurs que certains venaient s’affilier à la Tariqa
Tidjaniya [....].
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) mettait en garde
de plonger dans de telles choses et il défendit à ses compagnons, ceux qui
étaient auprès de lui, qui s’affilièrent à lui, qui ont appris de lui, et qui
furent autorisés dans les Oraisons essentielles comme méritoires, et bien il
leur défendit de s’étendre abondamment dans ce genre de choses qui détournent
du but ultime dans la proximité de la Présence Divine et dans le témoignage de
l’affection pour la Présence Mohamedienne par l’excès de la prière sur lui, et
dans l’application de ses recommandations et l’éloignement de ce qu’il a
interdit.
Il mit excessivement en garde de ne pas s’occuper de ce qui
ne nous concerne pas, de ce qui nous détourne d’Allah et qui nous procure des
difficultés dont on craint une issue malheureuse. Cela survint à l’éminent
intermédiaire Sidi Mohamed ibn ‘Arabi Damraoui (qu’Allah l’agrée) qui gérait
une modalité de secret attribué à l’imam Abou Hamid El Ghazzali (qu’Allah
l’agrée). Il en faisait usage au milieu de frères, parmi ses proches, avec une
petite monnaie qu’il faisait fructifier et eux le regardaient. Ils en reçurent
alors plusieurs dinars en or qu’ils dépensèrent joyeusement pendant plusieurs
jours. Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) lui ordonna dorénavant
d’abandonner de telles choses en lui disant : « Si jamais tu retournes à de
tels agissements il n’y aura plus rien entre toi et moi ».
Et depuis, l’éminent intermédiaire s’en détourna
définitivement et les frères cessèrent de le réclamer. Cela parce que la Tariqa
Tidjaniya se base sur l’effort et la persévérance dans les œuvres pieuses et
non pas sur la manifestation de ce genre de phénomènes devant le commun des
gens et il ne convient point à l’élite d’être préoccupée par de telles choses.
Il en est de même dans l’écriture des talismans, et la transmission de formules
d’évocations pour l’obtention de dons particuliers et de biens personnels […]
».
Puis il retranscrit les propos de l’illustre maître Sidi
‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah l’agrée) : « Voici sur ce sujet l’extrait d’une
lettre du connaissant Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih envoyée au Mouqadem de la Zaouiya de
Meknès Sidi Mohamed fils du Mouqadem Sidi Mohamed ibn Qacem Basri Meknessi
(qu’Allah les agrée), lorsqu’il accéda à la fonction de son père dans la
transmission du noble Ouird, il lui a dit :
« Tu te dois, et qu’Allah te soutienne en te cantonnant
exclusivement à ton cheminement et à ton engagement, de suivre la voie que
suivait ton père, qu’Allah l’agrée. Et cela ne peut être qu’en préservant les
oraisons essentielles du Lazim, de la Wadhifa et du Dhikr du Joumou’a avec les
conditions connues et la bienséance requise ainsi qu’en multipliant la prière
sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) de nuit comme
de jour par gratitude et amour. C’est tout cela, avec la préservation des
prières obligatoires selon ce qui en est recommandé, qui représente la Loi et
la Voie.
Si certains parmi les frères désirent accomplir des formules
d’évocations méritoires, s’il s’agit de supplications telles que Sayfiyyou ou
ce qui se rapporte à cela, alors que ce genre d’accomplissement soit dans le
simple but d’agir dans la conformité tout en étant dépouillé de convoitise
vis-à-vis de toutes formes de biens. S’il s’agit d’autre chose que les
supplications alors que son accomplissement soit dans un but de servitude
envers Allah qu’Il soit Exalté, en s’orientant sincèrement, ne recherchant que
Lui, qu’Il soit glorifié, faisant abstraction de vouloir en retirer une bonne
fortune. N’en fait point partie (de cette recherche de bonne fortune) le fait
de tenir compte des récompenses promises, s’il s’agit d’une confiance placée en
la promesse véridique, car cela revient à croire en l’invisible et non pas à
convoiter des biens. Comme n’en fait point partie aussi la recherche d’une
protection par ses évocations connues, car il s’agit de craindre Allah, qu’Il
soit Exalté, de par ses soldats en ce qu’il se trouve et cela fait partie des
orientations vers Allah.
Quant à ce dont s’adonnent les gens dans un dessein
particulier, s’accrochant à des supplications et des évocations étrangères cela
ne constitue en rien la Tariqa, il s’agit plutôt de résidus provenant d’autres
voies qui éloignent profondément vers l’errance ceux qui les accomplissent, on
demande à Allah qu’Il nous épargne et nous préserve par Sa Bonté. » »
Sidi Ahmed Soukeïrij (qu’Allah l’agrée) a dit à la suite de
cet extrait : « Sache alors que ce que font certains Mouqadem dans ces domaines
en en faisant leur métier, en attendant dans les Zaouiya ou des lieux
spécifiques afin que le commun des gens vienne leurs adresser leurs besoins,
leur procurant alors des formules d’évocations, des Noms ou des versets, leur
inscrivant des talismans, des amulettes et ce genre de choses qui ne
proviennent point de la Tariqa, et qui par cela porte atteinte à la dignité de
la Tariqa, qui, elle, est propre et loin de ces futilités, ceux-là sont des
égarés dont il convient de s’éloigner. C’est un signe montrant qu’il ne
convient point de les suivre en raison de leur extrême éloignement de la
station des véritables Mouqadem, ceux qui préservent sur quoi se trouvaient
Seïdina Ahmed Tidjani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et ceux de ses
compagnons qui ont eu l’Ouverture, ceux qui ont cheminé sur un sentier dont ne
s’en détourne que le perdu, nous nous en remettons à Allah et quel bon
Protecteur. »
Sidi Hajj Malick Sy a affirmé dans « Kifaya ar-raghibin » :
« Il faut assimiler à ce qui précède, ce que certains, parmi ceux qui se
réclament de la science des secrets spirituels, qui ne sont que néfastes pour
eux, ont inventé et qui consiste à vendre les Noms de Dieu en échange d’argent,
alors qu’à l’origine, on les confiait à ceux qui étaient totalement
désintéressés. Passant outre, l’initiateur était sévèrement menacé par les
Tenants des secrets. Consulte Djawahirou-l-Ma’ani en examinant les choses avec
toute la circonspection dont sont capables tes yeux et ton esprit […] » (cf. La
voie Tidjaniya "Rubrique Enseignement de la voie" : Thèmes des
secrets – mise en garde)
Il a dit aussi : « L’évocation du Nom de Dieu pour un autre
dessein que celui de mériter Son Agrément était naguère assimilée au
polythéisme. Que penser alors de la vente des Noms de Dieu que l’acquéreur
utilise pour satisfaire des désirs personnels. Le vendeur oriente le commun des
hommes dans la mauvaise voie. Dieu seul détient le gouvernement des choses. Le
vendeur lui dira : « En évoquant le Nom, tu obtiendras tel prestige, telle
fortune ou telle influence ». Dis-lui : « Si l’on peut en tirer les avantages
dont tu parles, pourquoi le vendrais-tu, toi qui l’as déjà expérimenté. Tu dois
t’en repentir, car Dieu aime ceux qui se repentissent, si toutefois tu désires
que Dieu t’ouvre les portes du bonheur et t’aplanisse toutes les difficultés ?
»… » (cf. page 2)
Il a dit encore : « Celui qui veut obtenir l’Ouverture
Spirituelle (Fath) la plus parfaite ainsi que le véritable secret spirituel,
doit se conformer aux commandements de Son Seigneur (qu’Il soit Glorifié et
Exalté) et se garder d’enfreindre Ses interdictions. Dieu est le plus savant !
Sache ainsi que ce que les docteurs de la loi appellent « polythéisme d’intérêt
» (Chirk el Aghrad) consiste à vouloir accomplir des œuvres pieuses à des fins
autres que l’amour de Dieu, ou à une quelconque fin [...] » (cf. page 2)
Il a dit enfin : « On assimile au « Chirk el Aghrad » des
choses telles que les amulettes et les talismans que l’on porte sans attribuer
leurs heureux effets à Dieu (Qu’Il soit exalté). Il est rapporté dans Al Jami’
As-saghir (de l’Imam Souyouti) ceci : « Celui qui porte quelque chose (une
amulette) sera laissé à la merci de celle-ci. » »
Et le commentateur, en l’occurrence Al ‘Azizi, dit dans la
Nihaya : « C'est-à-dire que celui qui porte sur lui des amulettes, des
talismans et consorts avec la conviction qu’ils lui procureront un avantage ou
leur écarteront un péril, Dieu fera dépendre sa guérison de ces amulettes qui
ne peuvent nullement le servir ». Al Hifni a dit : « l’expression : « porte
quelque chose » signifie : le porter avec la conviction, par exemple, que sa
guérison ou sa protection sera assurée par cette prière ou cette amulette, ou
qu’untel le protégera, ce qui l’amène à se détourner de Dieu. Cependant, s’il a
la conviction que la guérison en réalité vient de Lui et que ces amulettes ne
sont que des moyens, il n’y a rien de grave à cela. Car avoir la totale
confiance en Dieu n’exclut pas le recours à des moyens […] » (cf. page 2)
Il a été rapporté par Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih (qu’Allah
l’agrée) qu’un personnage, nommé Abdsalem ‘Alami El Jabali (qu’Allah l’agrée),
apprenait la science dans une école et il recherchait aussi les Adhkar
particuliers et secrets ésotériques sur la science des lettres, faisant usage
de la science de l’alchimie mais comme il ne parvenait à rien il douta sur la
capacité de certaines gens, aussi il fut orienté vers Seïdina Ahmed Tijani
(qu’Allah sanctifie son précieux secret). Par conséquent, il se dirigea vers
lui avec l’intention de lui réclamer la façon d’utiliser le pouvoir de la
Sourate « Alam nachrah laka… ».
Or Seïdina su (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sa
requête par dévoilement et avant qu’il ne soit l’occasion de le lui demander,
il lui fit l’allusion suivante : « Une certaine personne lisait la Sourate «
Alam Nachrah laka […] » et soudainement deux serviteurs spirituels apparurent
devant lui et lui dirent : « Nous sommes les serviteurs de cette Sourate, l’un
est au service de Maoulana Mohamed Ben Nasr et l’autre est au service de
Maoulana Mohamed Charqi, et tu ne peux parvenir à nous à travers eux deux car
ils s’interposeront entre nous et toi. » »
Ensuite, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) se
tourna vers notre personnage et lui déclara : « Ô vous nos maîtres les
étudiants, vous détenez en vous le Livre d’Allah et vous apprenez la religion
et pourtant vous vous accrochez à ce qui contient le mécontentement d’Allah. Si
vous vous tourniez vers la prière sur le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui), elle vous aurait suffi face à toute chose. »
Il implora alors le pardon et se repentit entre ses mains
puis il réclama la Tariqa à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret),
qui la lui donna. Ainsi, Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) le
prit en main et l’orienta vers ce qui lui serait plus profitable, le
conseillant et le mettant en garde contre l’adoration en vue de biens
intéressés ou la recherche des Adhkar particuliers afin de maîtriser les
prodiges et les faits extraordinaires et il récolta de lui bien plus que tous
les secrets puisqu’il reçut l’autorisation dans la Tariqa.
Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) a dit à
Sidi Mohamed ibn ‘Arabi Damraoui : « Notre Tariqa est certes celle de l’élite
mais elle n’est pas fondée sur l’utilisation des formules secrètes. »
En effet, l’éducation et l’évolution au sein de cette noble
voie ne dépendent point de la connaissance et de l’engagement dans des Adhkar
rares et mystérieux, tout est concentré dans l’amour du Cheikh (qu’Allah
sanctifie son précieux secret) et la véracité dans notre respect du pacte et de
ses conditions, en suivant fidèlement l’enseignement de l’honorable gardien de
ce dépôt prophétique qu’est la Tariqa Ahmediya Mohamediya Ibrahimiya Al
Hanifiya.
Le compagnon célèbre de Seïdina (qu’Allah sanctifie son
précieux secret) et Connaissant parfait, celui qui était surnommé « la langue
de la Tariqa », Sidi Hajj Kensoussi (qu’Allah l’agrée), a dit : « Sache, ô mon
frère, qu’Allah nous le permette à toi et à moi, que l’amour et la véracité
envers ce Cheikh (qu’Allah sanctifie son précieux secret) sont la garantie des
bienfaits en ce monde et en l’au-delà. C’est le trésor qui ne s’épuise pas,
c’est l’élixir de richesse qui enrichit son détenteur d’un seul coup, c’est la
forteresse invincible en laquelle celui qui y pénètre n’a rien à craindre des
maux de ce monde et de l’au-delà. Louange Allah pour cela et adore ton Seigneur
sincèrement pour Son Noble Visage et non dans un but intéressé, certes c’est
cela l’élixir de richesse, c’est cela l’élixir de richesse, c’est cela l’élixir
de richesse.
Cheikh Abou-l-Hassan Chadhili (qu’Allah l’agrée) a dit : «
Un jour, une personne m’a tenu compagnie pour l’éducation et s’est consacrée à
mon service ; or je ressentais une réticence envers lui sans connaître la cause
d’un tel sentiment. Un jour je me suis alors isolé avec lui et je lui ai
demandé : « Ô mon enfant, que désires-tu donc à travers ma compagnie et mon
service ? ». Il me répondit : « J’ai entendu les gens dire que tu connaissais
la fabrication de l’élixir de richesse et je voudrais que tu me l’enseignes. »
Je lui dis : « Certes mon enfant, les gens ont raison mais seulement je ne
pense pas que tu sois capable de faire l’élixir que je connais. » Il me dit : «
Si, j’en suis capable. »
Je lui dis : « Alors écoute-moi bien mon enfant. J’ai
observé les créatures vis-à-vis de moi et j’ai remarqué qu’elle se départage en
deux catégories : Une partie qui m’aime et une partie qui me déteste. J’ai
alors observé ceux qui m’aimaient et j’ai constaté qu’ils ne pourraient même
pas m’apporter l’utilité d’un atome de ce dont Allah ne veut pas me donner
l’utilité, je les ai alors délaissés sans jamais tirer un espoir d’eux. Ensuite
j’ai observé ceux qui me détestent et j’ai constaté que s’ils voulaient me
nuire avec ne serait-ce qu’un atome en lequel Allah ne veut pas me nuire, ils
en seraient alors incapable, alors je les ai délaissés et je fus ainsi
tranquillisé face à ces deux catégories m’orientant totalement vers Allah.
Suite à cela je me suis entendu interpeller en ces termes :
« Tu ne pourras atteindre ton objectif que si tu délaisses tout espoir
vis-à-vis de Nous comme tu l’as fait pour les deux groupes. » Je me suis dis en
moi-même : « Mais comment abandonner mon espoir en Allah ? » J’ai alors entendu
: « C’est que tu cesses d’espérer de Nous que L’on te donne ce que Nous n’avons
pas décrété pour toi. » C’est cela l’élixir que je connais mon enfant. » »
Qu’Allah nous permette, ainsi qu’à chaque disciple et
Mouqadem dans cette voie, d’être dignes de puiser dans l’océan de Seïdina Ahmed
Tijani (qu’Allah sanctifie son précieux secret) et cela en nous conformant à
son éducation et en pratiquant son enseignement, noble dépôt confié par la
meilleure des créatures, notre bien aimé Prophète Mohammed (que la prière et la
paix d’Allah soient sur lui).
Zaouiya Tidjaniya El Koubra d’Europe
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